Etre DYS et artiste, c’est possible !

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Le 15 octobre 2022 s’est tenue la 16ème journée nationale des DYS. Cette année il est mis l’accent sur l’aspect « invisible » des Dys : “les Dys : 7 millions d’invisibles”. Zoom sur ces troubles des apprentissages encore trop méconnus qui n’occultent en rien la pratique artistique et l’expression des talents par les arts vivants.

On a tous un aspect DYS en nous !

On qualifie en général une personne atteinte de troubles DYS, une personne rencontrant des troubles cognitifs spécifiques durables. Il s’agit plus spécifiquement de dysfonctionnements des fonctions cognitives du cerveau relatives au langage (écrit ou oral), au calcul, au geste et à l’attention, mais sans déficience intellectuelle globale, voir même parfois associés aux hauts potentiels. 7 millions de personnes seraient concernées en France, peu ou prou.

Les troubles suivants sont souvent marqueurs de personnes DYS, sans pour autant enfermer une personne dans une catégorie :
la dyslexie : il s’agit d’un trouble spécifique des apprentissages avec un déficit en lecture. Très concrètement, ce trouble se manifeste par des confusions et inversions de sons et de lettres, des fautes d’orthographe voire une écriture lente et illisible.
la dyscalculie : ce trouble a pour conséquence un déficit du calcul. Il s’agit d’une altération de la capacité à comprendre et à utiliser les nombres. Ce trouble affecte les différentes tâches liées au calcul et comptage ainsi que la mémorisation des faits numériques.
la dyspraxie : il s’agit ici d’un trouble qui occasionne des difficultés dans les gestes, les jeux, l’écriture … La dyspraxie est fréquente et touche 5 à 7% des enfants de 5 à 11 ans. Ce trouble perturbe leur quotidien ainsi que leur scolarité.
la dysgraphie : on parle de dysgraphie lorsque le trouble affecte l’écriture et son tracé. Elle se concrétise par une écriture manuelle soit trop lente, soit illisible, demandant un effort cognitif majeur.
la dysphasie : la nature des troubles touche spécifiquement le développement du langage oral et peut toucher les aspects réceptifs (décoder le langage reçu) et / ou expressifs (phonologie, syntaxe …).
TDA / H : il s’agit d’un trouble déficitaire de l’attention qui se caractérise par une tendance excessive à la distraction, par des difficultés à soutenir l’attention et par une sensibilité à l’effort cognitif.
Haut potentiel : anciennement appelée “surdouée”, la personne à haut potentiel est dotée de capacités intellectuelles significativement supérieures à la norme. Le haut potentiel est scientifiquement défini par une Quotient Intellectuel (QI) supérieur à 130.

Quels sont les problèmes les plus fréquents pour les DYS ?

Les troubles DYS sont tous spécifiques et impactent ainsi de manière très différente le quotidien des personnes diagnostiquées DYS. Néanmoins, elles doivent toutes faire face à une difficulté liée à ce handicap : son invisibilité ! Ces handicaps sont dès lors très difficiles à porter et très handicapants au quotidien du fait de leur invisibilité.

Plus concrètement, les personnes DYS rencontrent diverses problématiques au quotidien : pour un dyslexique par exemple, écrire peut s’avérer être un véritable calvaire tout comme lire une ordonnance ou un journal. Compter de la monnaie pour une personne atteinte de dyscalculie est très compliqué. La dyspraxie empêche quant à elle de se mouvoir comme on l’aimerait …

Ce problème de santé publique toucherait aujourd’hui un à 2 élèves par classe ! Il pose des défis d’organisation des soins à l’échelle nationale ainsi qu’une meilleure sensibilisation à ces troubles afin de pouvoir les détecter le plus tôt possible et ainsi offrir l’accompagnement nécessaire.

Donner accès à l’art et à la culture aux personnes DYS

Avec 7 millions de DYS sur notre territoire, la 16ème édition de la journée nationale des DYS nous rappelle que nombreux sont les enjeux et les défis liés à ces troubles. Le premier défi est bien sûr de faire connaître au plus grand nombre ces troubles afin que les DYS soient le plus possible compris, intégrés dans la société et accompagnés au quotidien.

L’association La Possible Echappée œuvre plus spécifiquement à donner accès à la culture et à la pratique artistique au plus grand nombre. L’Association, en partenariat avec l’association DMF, a porté trois créations théâtrales interprétées par des artistes dyspraxiques, « lever la main et dites je le jure » et « affaire classée ». Lors de la dernière création, en 2017, l’équipe de La Possible Échappée a accompagné, avec une comédienne experte dans l’écriture, 7 jeunes porteurs de dyspraxie dans un travail autobiographique mis en scène dans un spectacle intitulé “Zone Trouble” après un an d’exploration scénique. Ce spectacle, interprété par des acteurs DYS, invitait les spectateurs à partager et vivre en leur compagnie les tribulations d’un diagnostic pas comme les autres, entre curiosité et conviction. Ce spectacle avait ainsi pour but de faire découvrir l’univers des porteurs de ce trouble. Fait de combats et d’humour, cette représentation artistique posait un nouveau regard sur l’invisible des perceptions.

La Possible Échappée donne ainsi la possibilité à des DYS d’exprimer leurs talents, d’être reconnus et applaudis, d’accéder à la culture et à l’art, tout simplement de devenir le temps d’un spectacle de vrais artistes ou plutôt de vrais artDYS. Pour en savoir plus sur les ateliers pédagogiques de l’association : https://la-possible-echappee.fr/nos-ateliers-pedagogiques/

> Pour en savoir plus sur la compagnie de danse inclusive Regards en Lignes